En 1258, Marguerite de Flandre confirme aux habitants de Templeuve, Ennevelin et Fretin le droit d'usage sur le marais qui s'étendait sur leurs territoires, en échange d'un loyer à acquitter à la Saint Rémy.
Au milieu du XVIème siècle, une charte signée par Charles QUINT et datée du 27 septembre 1545 permet aux villages riverains de " reparez et mettre en parfondeur compétente " la rivière de la Marque ; Ennevelin en fait partie.
C'est au XVIIIème siècle que les marais communs furent partagés.
En juin 1749, il fut décidé que les communautés dans le secteur de Templeuve recevraient une part fixée à 3/8 pour Templeuve, 1/8 pour Péronne, 2/8 pour fretin et 2/8 pour Ennevelin. Toutefois, les parties dégradées par l'extraction sauvage de la tourbe restent au profit des 4 communautés pour l'usage de la pêche et du tourbage.
En 1752, chaque village possède son marais et la communauté d'Ennevelin procède le 21 mars 1752 à l'adjudication de 43 portions, au profit du Seigneur et des notables.
Entre temps, la population procède au défrichement.
En 1777, les lettres patentes royales règlent l'attribution des portions ménagères en accordant 1/3 au Seigneur, le reste étant réparti entre les habitants.
Après la révolution, pour améliorer les conditions de vie des plus humbles, en 1792, les marais sont divisés en 286 portions, correspondant au nombre de ménages, ou foyers, ou " feux " qui se trouvent dans la commune.
Le curé se verra attribuer une part.
Le partage se fait en présence de gens de loi et des " quatre principaux habitants ". L'attribution se fait par tirage au sort, chaque parcelle est numérotée.
Il s'agit d'un partage de jouissance et non de propriété.
C'est la naissance des portions ménagères.
Conditions d'attribution :
Pour se voir attribuer une portion il faut :
( Dans un premier temps : habiter le village. Puis il faudra être natif du village ou avoir épousé une fille ou veuve qui en soit native et y demeurer avec elle.
Cette loi sera abrogée en 1813.
En 1830, il faut être français ou naturalisé.
( Une seule attribution par ménage. Si deux portionnaires viennent à se marier ensemble, ils seront tenus d'en abandonner une à leur choix.
Au décès du portionnaire, la portion revient à l'aîné des fils, à défaut à l'aînée des filles.
A la fin de la lignée directe, la portion revient à la commune qui la redistribue, toujours par ordre d'ancienneté.
A défaut de demandeur, la portion ménagère revient à la commune qui peut la louer mais seulement pour trois ans afin de pouvoir la réattribuer.
Obligations du portionnaire :
- Suivant l'état des sols, les portions ménagères étaient :
* des terres cultivées,
* des lieux de pâtures,
* des espaces boisés.
- Chaque ménage est tenu :
* de mettre en valeur sa portion,
* de planter en bois les lisières de sa portion,
* d'entretenir les fossés qui séparent les portions (pour le bon écoulement des eaux),
* de payer une redevance à la communauté (le cens).
* Si le portionnaire n'entretient pas son terrain, au bout de trois ans, même s'il a payé le cens, sa portion lui est retirée et réattribuée.
En 2002, le portionnaire s'acquitte toujours d'une redevance qui équivaut
à l'impôt foncier payé par la commune.
Avec le temps, l'utilisation des portions ménagères se modifie, certaines parcelles sont sous louées à des agriculteurs.
Les municipalités qui se succèdent autorisent l'édification de baraquements ou de constructions provisoires.
Avec la particularité que le propriétaire de l'habitation ne possède pas le terrain sur lequel il a construit. Ces terrains étant inaliénables.
Plusieurs personnes demandent d'être propriétaires de leur terrain.
Avec la loi du 3 janvier 1967, la commune, propriétaire des terrains peut en disposer et éventuellement les vendre.
Les attributions des parcelles ont cessé après la parution de cette loi.
Après l'élaboration du Plan d'occupation des sols en 1988, il a été proposé aux propriétaires des habitations situées sur les portions ménagères construites d'acheter leurs parcelles ou de signer un bail avec la commune.
Une vingtaine de portions ménagères sont encore attribuées à ce jour à des familles ennevelinoises.
Lorsque l'attributaire, avec l'accord de la commune, procède à l'abattage des peupliers qui y ont été plantés, la commune récupère la jouissance de la parcelle.
Depuis 1985, année de la création de l'étang, de nombreux hectares ont ainsi été reboisés avec des essences régionales (saules, aulnes, merisiers, frênes, chênes ).
L'objectif de la commune est la bonne gestion des surfaces boisées qui
doivent rester le " POUMON VERT " de notre village.